Sensibilité à la vie et à la mort des enfants en bas âge dans les mentalités et la littérature du XVIe siècle - Université de Perpignan Via Domitia Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Histoire culturelle de l'Europe Année : 2017

Sensibilité à la vie et à la mort des enfants en bas âge dans les mentalités et la littérature du XVIe siècle

Résumé

This article deals with sensitivity to young children's lives and deaths during the Renaissance, from both an anthropological and chronological point of view. We will make a comparison with Antiquity in which Emperor Nero mourned for the loss of his three month old baby, which Roman historians found excessive, as well as with the twentieth century, based on Camille Laurens's book, Philippe, recalling the mourning of a young child who was only a few hours old. We will study the parents' natural suffering, particularly the mother's. Then, making use of historical research, we will recall how children became more and more important to adults during the Renaissance, but that mothers rarely expressed their own grief in that time. One may be surprised by Montaigne's relative insensitivity to this phenomenon, even though demographic facts may explain part of it ; however, this is the paternal discourse of a man who is concerned with his children, especially male, when they become old enough. In contrast to this attitude we find – in the first part of the century – the much more sensitive wonder, tenderness, and enthusiasm expressed by Clément Marot and Rabelais about the young child's first steps and first words.
Cet article traite de la sensibilité à la vie et à la mort des enfants en bas âge à la Renaissance, d'un point de vue à la fois anthropologique et chronologique. Partant d'une comparaison avec l'Antiquité à travers l'exemple de l'empereur Néron et de son deuil, jugé excessif par les historiens romains, pour la perte d'une enfant de moins de quatre mois, et d'une comparaison avec l'époque contemporaine, fondée sur le livre de Camille Laurens, Philippe, évoquant la perte d'un enfant âgé de quelques heures, le propos souligne la souffrance naturelle des parents, notamment de la mère. Il rappelle ensuite, à partir de recherches historiques, l'importance accordée de façon croissante à l'enfant à la Renaissance, en même temps que la rareté de l'expression maternelle du deuil à cette époque. La relative insensibilité d'un Montaigne a de quoi surprendre, même si les données démographiques l'expliquent en partie ; cependant, on a bien affaire au discours paternel d'un homme qui se préoccupe de ses enfants, surtout mâles, quand ils ont atteint un âge suffisant. De façon plus sensible dans la première moitié du siècle, l'émerveillement, la tendresse et l'enthousiasme exprimés par Clément Marot et par Rabelais devant les premiers pas et les premiers mots du petit enfant contrastent avec cette attitude.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-02395005 , version 1 (05-12-2019)

Identifiants

  • HAL Id : hal-02395005 , version 1

Citer

Isabelle Dubois. Sensibilité à la vie et à la mort des enfants en bas âge dans les mentalités et la littérature du XVIe siècle. Histoire culturelle de l'Europe, 2017, Regards portés sur la petite enfance en Europe, 2. ⟨hal-02395005⟩

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