Politisation ou dépolitisation ? Les luttes politiques sur les interdépendances économie-environnement des milieux aquatiques continentaux - IRSTEA - Institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture (<b>anciennement Cemagref</b>) Accéder directement au contenu
Thèse Année : 2022

Politicization or depoliticization? Political struggles over the economy-environment interdependencies of continental aquatic environments

Politisation ou dépolitisation ? Les luttes politiques sur les interdépendances économie-environnement des milieux aquatiques continentaux

Résumé

Depoliticization has become commonplace in the literature on the political regulation of economic-environmental interdependencies (Meyer, 2020). According to post-Marxist approaches, we live in a “post-political” world where the relations between the economy and the environment are depoliticized (Swyngedouw, 2011). In this world, the political debate around sustainability and ecological transition would be dominated by a technical and administrative consensus, replacing the conflictuality inherent in definitional struggles around public environmental problems and excluding political alternatives. Finally, in their criticism of neoliberalism, these approaches emphasize the delegation of political power to private actors and the establishment of financial instruments that would replace the action of governments. This thesis proposes a counter-argument to the narratives of depoliticization by focusing on the interdependencies between the hydroelectric and agricultural industries and continental aquatic environments within the framework of ecological continuity policies. The thesis also proposes to contribute to the understanding of the problems of ecological continuity in an original way based on industrial interdependencies, while the majority of research has focused on the socio-cultural dimensions of these public policies (Drenthen, 2009; Barraud and Germaine, 2017; Fox et al., 2017; Pradilla, 2021). As part of a qualitative survey and based on an institutionalist theory and a constructivist epistemology, the thesis questions the problematizations that are made of these interdependencies in public action by observing the "political work" of industrial representatives and its effects on political regulation (Jullien and Smith, 2012). Our results show that focusing solely on depoliticization would neglect a central part of the politicization work of private and public industrial actors to change institutions in the context of debates on the re-articulation of the economics and the environment in the face of global changes.
La dépolitisation est devenue un lieu commun dans la littérature sur la régulation politique des interdépendances entre l’économique et l’environnement (Meyer, 2020). Selon les approches post-marxistes en particulier, nous vivons dans un monde « post-politique » où les relations entre l’économique et l’environnement sont dépolitisées (Swyngedouw, 2011). Dans ce monde, le débat politique autour de la durabilité et de la transition écologique serait dominé par un consensus technique et administratif, remplaçant la conflictualité inhérente aux luttes définitionnelles autour des problèmes publics d’environnement et excluant les alternatives politiques. Enfin, dans leur critique du néolibéralisme, ces approches soulignent la délégation du pouvoir politique aux acteurs privés et la mise en place d’instruments financiers qui se substitueraient à l’action des gouvernements. Cette thèse propose un contre argument aux récits de la dépolitisation en s'intéressant aux interdépendances entre les industries hydroélectrique et agricole et les milieux aquatiques continentaux dans le cadre des politiques de continuité écologique. La thèse propose, par ailleurs, de contribuer à la compréhension des problèmes de continuité écologique de manière originale à partir des interdépendances industrielles tandis que la majorité des recherches se sont intéressées aux dimensions socioculturelles de ces politiques publiques (Drenthen, 2009 ; Barraud et Germaine, 2017 ; Fox et al., 2017 ; Pradilla, 2021). Dans le cadre d’une enquête qualitative et à partir d’une théorie institutionnaliste et d’une épistémologie constructiviste, la thèse interroge les problématisations qui sont faites de ces interdépendances dans l’action publique en observant le « travail politique » des représentants industriels et les effets de celui-ci sur la régulation politique (Jullien et Smith, 2012). Nos résultats montrent que se concentrer uniquement sur la dépolitisation négligerait une partie centrale du travail de politisation des acteurs industriels privés et publics pour changer les institutions dans le cadre des débats sur la ré-articulation de l’économique et de l’environnement face aux changements globaux.
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Origine : Version validée par le jury (STAR)

Dates et versions

tel-03670801 , version 1 (17-05-2022)

Identifiants

  • HAL Id : tel-03670801 , version 1

Citer

Arnaud Thomas. Politisation ou dépolitisation ? Les luttes politiques sur les interdépendances économie-environnement des milieux aquatiques continentaux. Science politique. Université de Bordeaux, 2022. Français. ⟨NNT : 2022BORD0069⟩. ⟨tel-03670801⟩
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